Pourquoi le commerce numérique devrait rester ouvert 

By | 19 décembre 2023

Les décideurs politiques devraient considérer les avantages des règles internationales qui favorisent un environnement politique prévisible, y compris la poursuite des importations numériques en franchise de droits de douane.

Le commerce numérique, depuis la vente de logiciels jusqu’au streaming de films, joue un rôle plus important que jamais dans l’économie mondiale. Pourtant, alors que de nombreux pays en développement peinent à participer pleinement au commerce numérique, le moment est venu de mettre en place des réformes politiques favorisant l’inclusion, en commençant par le maintien de l’environnement actuel de franchise tarifaire.

Le commerce numérique présente plusieurs avantages uniques au-delà des gains traditionnels du commerce. Le commerce des logiciels contribue à numériser l’économie, à accroître l’efficacité et à stimuler la productivité.

Le commerce des médias numériques, tels que les abonnements à des revues étrangères, favorise l’interconnectivité, la communication ainsi que la transmission des connaissances et de l’innovation.

Enfin, les marchés numériques, tels que les magasins d’applications ou les sites Web de programmation indépendante, favorisent l’inclusion en réduisant les barrières commerciales pour les petites entreprises et les entreprises dirigées par des femmes.

La valeur du commerce mondial des produits distribués numériquement a atteint 3 820 milliards de dollars l’année dernière, représentant une part record de 54 % du commerce des services. Avec un taux de croissance annuel moyen de 8,1% depuis près de deux décennies, il a dépassé d’autres catégories comme les biens.

Le commerce numérique dans les économies en développement

Malgré ces opportunités, de nombreuses économies en développement, en particulier les pays à faible revenu, risquent de prendre du retard. Les raisons incluent des lacunes en matière de connectivité, d’infrastructures de technologies de l’information et de communication et de compétences numériques, ainsi que l’absence d’un environnement juridique et réglementaire prévisible et transparent.

Un nouveau rapport du FMI, de l’Organisation mondiale du commerce et d’autres institutions internationales sur le Le commerce numérique pour le développement met en lumière les questions pour lesquelles des solutions mondiales peuvent contribuer à rendre le commerce numérique mondial plus efficace, un commerce plus inclusif.

Les politiques et réglementations nationales devraient permettre les transactions à distance, renforcer la confiance dans les marchés numériques, promouvoir un accès abordable et soutenir les livraisons transfrontalières. Il est essentiel de fournir des garanties appropriées liées aux transactions en ligne (telles que la confidentialité des données, la protection des consommateurs et la cybersécurité) pour que l’écosystème du commerce numérique prospère.

Et des lois et réglementations garantissant une entrée et une sortie faciles des entreprises, renforçant la lutte contre les comportements anticoncurrentiels et un régime commercial ouvert favoriseraient une concurrence saine.

La coopération internationale en matière de commerce numérique est également cruciale pour promouvoir des « règles de conduite » communes, condition préalable à la poursuite de la croissance du commerce numérique et à ses bénéfices.

Moratoire de l’OMC  

Bien que les accords de l’OMC couvrent tous les types de commerce, la seule règle multilatérale spécifique au commerce numérique est le moratoire sur les droits de douane sur les transmissions électroniques. Le moratoire, qui a été périodiquement prolongé depuis son introduction en 1998, interdit les droits de douane sur les importations numériques, contribuant ainsi à un environnement politique stable et prévisible pour le commerce numérique.

La prolongation du moratoire sera une question clé lors de la 13e Conférence ministérielle de l’OMC en février. Un point très débattu lors des discussions précédant la réunion d’Abou Dhabi concerne les implications budgétaires du moratoire, car certains pays craignent que les règles actuelles puissent nuire à leur potentiel de revenus et restreindre leur marge de manœuvre politique. Des recherches récentes contribuent à éclairer ce débat.

Premièrementles études existantes montrent que le moratoire a un impact relativement faible sur les recettes fiscales : entre 0,01 % et 0,33 % des recettes publiques globales. en moyenne. Cela s’explique par les faibles droits de douane existants sur les produits numérisables, en particulier dans les économies avancées où le commerce numérique s’est le plus développé.

Deuxièmement, les taxes intérieures sur la consommation sont des instruments plus efficaces pour taxer le commerce numérique et peuvent générer des recettes publiques plus élevéesUne analyse récente des services du FMI montre qu’il est préférable de taxer les produits numérisés importés dans le cadre du moratoire par le biais des taxes intérieures sur la consommation existantes, telles que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). , où les méthodes de collecte peuvent être adaptées aux transactions numériques.

À l’échelle mondiale, le potentiel de recettes de la TVA sur le commerce des produits numérisés pourrait être environ 2,5 fois supérieur à celui des droits de douane aux taux actuels.

Bien que cette différence soit principalement due au fait que les économies avancées ont des taux de TVA plus élevés que les taux de droits de douane, le potentiel de recettes de la TVA est soit plus important, soit à peu près équivalent à celui des droits de douane pour pratiquement toutes les économies de marché émergentes et en développement. Les TVA sont également plus efficaces économiquement car elles sont :

  • à grande échelle et exclut les intrants intermédiaires, créant ainsi moins de distorsions par dollar collecté
  • plus faciles à administrer car ils s’appuient sur l’infrastructure fiscale existante ; et
  • plus facile à mettre en œuvre, avec une vaste expérience dans tous les groupes de revenus

Cette nouvelle étude montre que, plutôt que de compromettre les recettes publiques ou de restreindre l’espace politique, le moratoire de l’OMC peut aider à orienter efficacement les efforts de réforme fiscale des pays en développement vers une direction plus efficiente. Il n’y a pas de compromis entre un commerce numérique ouvert et inclusif.

Au contraire : le libre-échange favorise l’inclusion des pays en développement dans les marchés numériques mondiaux.

Article source : Why Digital Trade Should Remain Open

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