Planète ou Profit ?

Voici une traduction libre de la tribune publiée par Tiekie Barnard, Fondatrice et PDG de Shared Value Africa Initiative qui nous interpelle sur l’urgence de la situation par rapport aux défis climatiques et rappelle surtout que l’avenir que nous souhaitons est entre nos mains.

C’est le mois de la jeunesse en Afrique du Sud et il est temps pour nous, en tant qu’ancienne génération, de contempler et de remettre en question ce que nous laissons aux générations à venir. Plus important encore, quels exemples leur donnons-nous ?

Le monde d’aujourd’hui est en ébullition avec la guerre russo-ukrainienne qui ajoute de manière exponentielle au déficit causé par le COVID, avec des dommages économiques et sociétaux qui mettront probablement des décennies à se rétablir.   

Le WEF a déclaré dans un article de janvier 2022  « Le changement climatique constitue une menace urgente exigeant une action décisive. Les communautés du monde entier subissent déjà des impacts climatiques accrus, des sécheresses aux inondations en passant par la montée des mers. Le rapport sur les risques mondiaux du Forum économique mondial continue de classer ces menaces environnementales en tête de liste.

Action décisive? 

En 2009, lors d’un sommet de l’ONU à Copenhague, les pays riches ont résisté aux appels à indemniser directement les pays les plus pauvres qui sont lésés par leurs émissions de carbone. Au lieu de cela, ils ont accepté de canaliser 100 milliards de dollars par an vers ces pays pour les aider à faire face au changement climatique. Treize ans plus tard, les 100 milliards de dollars ne se sont pas concrétisés car aucun accord n’a été conclu sur le modèle de financement. Pourtant, la planète et les gens continuent de souffrir.  

Ne tournons pas autour du pot. Nous devons cesser d’être politiquement corrects car cela ne sauvera pas notre planète ni ne laissera derrière nous un avenir meilleur pour nos jeunes. La vérité est que le monde en développement paie le prix du changement climatique pour le monde développé.

Lors de la COP26, la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a eu le courage d’appeler les pays les plus riches à cesser de jeter des ordures dans sa cour, puis de la nettoyer. Les déchets, dans ce cas, sont les émissions de gaz à effet de serre qui alimentent des tempêtes et des ouragans plus extrêmes, provoquant des destructions généralisées qui peuvent coûter des milliards de dégâts.

Je suis tout à fait d’accord avec l’argument selon lequel les pays développés, comme les États-Unis et ceux de l’Union européenne, sont responsables de la plupart des émissions piégeant la chaleur rejetées dans l’atmosphère depuis la révolution industrielle. Les pays en développement ont moins d’émissions mais continuent de supporter le poids d’un climat plus chaud à travers des vagues de chaleur, des inondations et des sécheresses plus sévères.

« C’est injuste et immoral », a déclaré Mottley lors du sommet. « Il est faux. »

Planete ou Profit, tribune par la Fondatrice et Présidente de Share Value Africa Initiative

L’Afrique contribue à moins de 4% du dioxyde de carbone des gaz à effet de serre mondiaux. C’est une ironie cruelle que, de l’avis de nombreux experts, les personnes vivant sur le continent qui a le moins contribué au réchauffement climatique sont susceptibles d’être les plus durement touchées par les changements climatiques qui en résultent.

Nous parlons certainement beaucoup du changement climatique et de l’action climatique, mais ce ne sont encore que des parolesDe nouvelles politiques et législations ont été adoptées dans de nombreux pays, mais il n’y a pas de soulagement pour les personnes qui souffrent vraiment. Ceux qui ne conduisent pas ou même ne possèdent pas de voiture ou qui ont les moyens d’acheter des produits emballés dans du plastique, fabriqués dans des usines qui ne mesurent ni ne pensent même à leurs émissions de Co2. Pire encore, produit par des entreprises qui font le strict minimum pour s’assurer qu’elles ont coché toutes les cases du point de vue de la conformité.

Pour l’action climatique, il s’agit d’examiner consciemment ce que nous, en tant qu’entreprise, pouvons faire pour arrêter les dommages que nous causons à l’environnement.

Un exemple simple : Si vous emballez vos produits dans du plastique, vous nuisez à la planète. Oui, changer le statu quo demandera du courage et aura d’abord un impact sur vos marges bénéficiaires… mais posez-vous la question : ne devons-nous pas à nos jeunes d’aider à réparer le monde brisé que nous, l’ancienne génération, avons créé ? 

Nous devons travailler ensemble pour nous assurer de laisser derrière nous une planète belle et saine pour nos jeunes.

Article source : Planet or Profit