Notre dépendance à la nature est dangereusement invisible. Alors que 50 % du PIB mondial et 72 % des entreprises européennes dépendent directement de la biodiversité, les conséquences de son érosion sont encore largement méconnues et chroniquement sous-estimées.
Face à une accélération alarmante de l’érosion des ressources naturelles, une prise de conscience collective des entreprises, des pouvoirs publics et des citoyens est indispensable à la mise en œuvre d’un changement de paradigme. L’enjeu est d’autant plus critique que la biodiversité, souvent éclipsée par la crise climatique, est perçue comme une contrainte alors qu’elle se révèle être une opportunité de développement stratégique.
L’entrée en vigueur de la directive européenne CSRD constitue une première avancée, en obligeant les entreprises à mieux intégrer les risques et opportunités liés à la biodiversité dans leur chaîne de valeur.
Toutefois, les progrès réalisés, bien que réels, demeurent encore insuffisants. Les entités, publiques comme privées, souhaitant se mobiliser se trouvent souvent démunies face à la multiplicité des sujets à adresser et des actions qu’elles peuvent engager.
Il s’agit alors de canaliser les démarches qui s’offrent aux différents acteurs à différentes échelles. Un cadre législatif, combiné à une gouvernance collective, doit être le moteur d’une transformation vers des modèles économiques plus durables et résilients.
Face à ce constat, l’Institut Montaigne a mené une réflexion de fond sur la co-dépendance entre biodiversité et économie. Fruit de plus de 100 auditions d’acteurs économiques, publics et de la société civile, ce rapport vise à identifier les limites concrètes des mesures déjà effectives. Il formule également six recommandations pour favoriser l’intégration de la biodiversité dans les modèles économiques et sociétaux à l’échelle territoriale, nationale et internationale.
Lire l’étude, Institut Montaigne : Biodiversité et économie, une interdépendance stratégique