COP29 : entre l’Europe et la Chine, le grand marchandage

La COP29 s’est achevée le 22 novembre, au milieu d’un carambolage politique international (G20, élection de Donald Trump) qui a pu lui confisquer la visibilité pourtant requise par l’importance des enjeux. Revendication de certaines capitales à conserver les avantages d’un statut de pays “en développement” (donc non contributeurs aux financements climatiques) en dépit de leur situation économique réelle, place des financements privés, gouvernance et fléchage des fonds, objectifs quantitatifs : les points de divergence sont nombreux et le risque de déraillement de l’Accord de Paris réel.

Dans un tel contexte d’urgence, la place de la Chine, pourvoyeuse de technologies bas carbone et premier émetteur mondial, est plus centrale que jamais : à quel prix et à quelles conditions la rendre politiquement acceptable pour l’Europe ? Une analyse de Joseph Dellatte, qui a assisté aux négociations de Bakou. 

Malgré une conférence mal gérée par une présidence partiale et asservie aux intérêts fossiles de son pays, la COP29, à Bakou en Azerbaïdjan, a abouti à un accord qui établit un nouveau cadre collectif quantifié pour la finance climatique ; il s’agissait de l’objectif principal de cette conférence de l’ONU. Dans un cadre géopolitique instable, la relation entre l’Europe et la Chine est désormais centrale pour l’avenir des négociations climatiques. Cette relation pose des questions politiques existentielles pour les Européens qui doivent définir comment aligner lutte contre le changement climatique, agenda économique et sur-dépendance vis-à-vis de Pékin

Le nouvel objectif annuel en matière de finance climatique est désormais de 300 milliards de dollars de financement d’ici 2035. Ce dernier sera mobilisé à travers des fonds publics, via les banques multilatérales de développement, et inclura du capital privé qu’un investissement  public accru doit permettre de débloquer. Cet objectif représente une augmentation par rapport au plafond fixé à 100 milliards de dollars par an lors de l’accord de Copenhague en 2009. 

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