La 16e conférence de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (COP16 Biodiversité) s’est tenue à Cali, en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre. Sous la présidence de la ministre de l’Environnement colombienne Susana Muhamad, elle avait pour objectif de mettre fin à la destruction du vivant et d’établir la feuille de route concrète des accords de Kunming-Montréal signés en 2022, qui fixaient 23 objectifs à réaliser d’ici 2030, dont celui, phare, de placer 30 % des terres et des mers dans des aires protégées.
En l’absence des États-Unis, non signataires, et dans un contexte de remise en cause du multilatéralisme, quel bilan et quelles perspectives tracer ? Financement, indicateurs, préservation du patrimoine génétique : Yasmina Tadlaoui, autrice du rapport Biodiversité et économie, les inséparables, s’alarme d’une politique des petits pas.
Pourquoi distinguer la COP Biodiversité et la COP Climat ? En quoi sont-elles complémentaires ?
La biodiversité et le climat sont intriqués, et il serait cohérent de n’avoir qu’une seule COP. Néanmoins, à l’heure où la biodiversité occupe encore une place marginale dans les esprits et constitue l’angle mort de l’agenda mondial, lui consacrer une conférence spécifique permet de flécher certains financements et de les dédier exclusivement à la préservation de la diversité du vivant. Il faut espérer un jour où, une fois la question du financement de la biodiversité résolue – c’est-à-dire une fois que les 200 milliards de dollars qui manquent chaque année pour atteindre les objectifs de l’accord Kunming-Montréal auront été abondés – et une fois tracée une vraie trajectoire de sortie du carbone et des énergies fossiles, il sera possible de penser ensemble ces enjeux, qui sont en réalité les deux faces d’une même médaille.
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