Longtemps, trois éléments stabilisateurs ont tenu l’Allemagne : son système politique, son identité, son modèle économique.
Alors que Scholz est sur le point de tomber, ces trois dimensions ont explosé, plongeant le pays dans une crise sans précédent qui en fait aujourd’hui l’homme malade de l’Europe.
De l’industrie à la natalité en passant par les finances publiques et les chemins de fer, Guillaume Duval dissèque ce malaise persistant — et les conséquences qu’il pourrait avoir sur le reste du continent.
xplosion de la coalition tripartite au pouvoir, récession, recul rapide de la production industrielle et des exportations, infrastructures dans un état déplorable… Si elle n’est certes pas la seule en Europe, l’Allemagne s’enfonce actuellement dans une crise profonde.
Tous les fondamentaux de son modèle social et politique sont remis en cause tandis que les tensions géopolitiques mondiales mettent en péril un modèle économique tourné en priorité vers l’exportation. Or l’Allemagne, première puissance économique et démographique de l’Union Européenne, joue depuis le départ un rôle déterminant dans la construction européenne — rôle renforcé depuis l’élargissement de l’Union vers l’Est qui l’a placée au cœur de l’Union.
Quels seront les effets de la crise allemande sur le reste du continent ? Peut-elle permettre une accélération de l’intégration européenne que freinait bien souvent les Allemands jusqu’ici ? Ou va-t-elle au contraire la bloquer davantage encore du fait du repli de l’Allemagne sur elle-même dans un réflexe de sauve-qui-peut souverainiste ?
Avant d’émettre quelques hypothèses à ce sujet, il faut prendre toute la mesure de la profondeur de la triple crise que traverse l’Allemagne : crise du système politique, crise d’identité, crise économique. Les différentes dimensions de cette macro-crise sont étroitement interconnectées. Il faut néanmoins les analyser séparément pour bien en mesurer l’ampleur dans chacune de ces dimensions.
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