Hausse des tarifs douaniers, guerre en Ukraine, défense et dissuasion, risque de devenir un déversoir alternatif pour des produits chinois en mal de marché : la victoire de Donald Trump a peut-être moins surpris les Européens qu’en 2016, elle inquiète toujours autant.
Mais, comme l’écrit Georgina Wright, dans un contexte profondément différent de ce qu’il était il y a huit ans, le péril de l’Union européenne est intérieur : saura-t-elle, ou non, mettre cette nouvelle crise à profit pour renforcer son autonomie et sa compétitivité ?
La poussière a eu le temps de retomber, depuis que les États-Unis ont choisi d’installer de nouveau Donald Trump à la Maison-Blanche. À la différence de 2016, l’Union européenne, et la plupart des États membres, avaient cette fois eu le temps de préparer l’éventuel retour au pouvoir du républicain. Non que l’Europe soit à présent immunisée, mais du moins la victoire de Trump n’a-t-elle pas été le choc qu’elle avait représenté il y a huit ans. L’élection de novembre confirme également une vérité que les Européens ont longtemps tenté d’ignorer : Trump, ou plutôt le trumpisme, est là pour s’installer dans la durée, et l’Europe doit donc se confronter au nouveau visage d’une alliance transatlantique désormais plus transactionnelle.
Les menaces que Trump fait peser sur l’Europe sont bien connues : il a affiché sa volonté de mettre fin à la guerre en Ukraine, même si cela signifie céder des territoires à la Russie et les États-Unis vont probablement continuer à se retirer de l’Europe pour se concentrer sur l’Asie. Ils adopteront une approche économique « America First » au bénéfice de l’industrie américaine afin de rétablir leur déficit commercial, en particulier à l’égard de la Chine et de l’Europe.
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